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Le Prix de la littérature arabe 2017 a été décerné à l`écrivain irakien Sinan Antoon pour son roman Seul le grenadier, publié aux éditions Sindbad/Actes Sud dans une traduction de Leyla Mansour. Créé en 2013 par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe, le Prix de la littérature arabe est la seule récompense française distinguant la création littéraire arabe.
Le jury, présidé par Pierre Leroy, cogérant de Lagardère SCA, et composé d’éminentes personnalités du monde des médias, des arts et de la culture ainsi que de spécialistes du monde arabe, a élu, par une très forte majorité, le texte de Sinan Antoon, saluant ainsi « un roman bouleversant sur la tragédie des chrétiens d’Irak, écrit dans un style prenant et poétique, avec beaucoup de justesse et de sensibilité ».
[Extraits] Seul le grenadier de Sinan Antoon
Le jury a également attribué deux mentions spéciales (dotées chacune de de 4 000 €) à la marocaine Yasmine Chami pour son roman Mourir est un enchantement (Actes Sud) et au syrien Khaled Khalifa pour Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville (Sindbad/Actes Sud). La cérémonie de remise du Prix se tiendra le 18 octobre 2017 à 19h à l’Institut du monde arabe en présence de son président Jack Lang et de Pierre Leroy, des lauréats et de personnalités des arts et des lettres.
Le lauréat sera l’invité de l’homme de théâtre Wissam Arbache dans le cadre de L’Atelier. Les littératures arabes en mouvement, le dimanche 5 novembre prochain, à l’occasion d’une séance consacrée au texte de l’auteur.
Créé en 2013 par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe, le Prix de la littérature arabe célèbre cette année son 5e anniversaire. Seule récompense française distinguant la création littéraire arabe, elle promeut l’œuvre d’un écrivain ressortissant de la Ligue arabe et auteur d’un ouvrage écrit ou traduit en français. Valoriser et diffuser en France la littérature arabe en plein temps fort de la rentrée littéraire, telle est la volonté des fondateurs de ce Prix.
Le jury
Président : Pierre Leroy – Cogérant de Lagardère SCA et administrateur délégué de la Fondation Jean — Luc Lagardère ; Nada Al Hassan – Spécialiste du patrimoine culturel ; Mahi Binebine – Peintre et écrivain, lauréat du Prix du Roman arabe en 2010 ; Mustapha Bouhayati – Directeur de la Fondation Luma à Arles ; Marie-Laure Delorme, chef des pages littéraires du Journal du Dimanche ; Jean-Pierre Elkabbach – Journaliste, fondateur et animateur de l’émission Bibliothèque Médicis ; Gilles Gauthier – Ancien Ambassadeur de France au Yémen, traducteur des livres d`Alaa El Aswany ; Kaoutar Harchi – Écrivain ; Houda Ibrahim – Auteur et journaliste radio à Monte Carlo Doualiya ; Alexandre Najjar – Écrivain et membre du Comité de rédaction de L`Orient littéraire, lauréat de la bourse Écrivain 1990 de la Fondation Jean-Luc Lagardère.
Sinan Antoon est né à Bagdad en 1967. Poète, traducteur et romancier, il a publié trois romans qui l`ont propulsé au premier rang des écrivains irakiens de sa génération. Sa traduction anglaise de Mahmoud Darwich lui a valu en 2012 le prix de l`American Literary Translators Association. Seul le grenadier, quant à lui, a remporté le Saif Ghobash Prize for Literary Translation en 2014. C`est le premier livre à avoir été traduit en anglais par l`auteur lui-même.
Le résumé de l`éditeur pour Seul le grenadier :
Jawad est le fils cadet d`une famille chiite de Bagdad. Son père le prépare à exercer la même profession rituelle que lui, celle de laver et d’ensevelir les morts avant leur enterrement, mais Jawad s’y refuse et rêve de devenir sculpteur. Son père meurt en 2003 alors que les bombes américaines s’abattent sur Bagdad, les corps déchiquetés s’entassent et il est de nouveau forcé de renoncer à ses rêves d’artiste pour poursuivre la carrière de son père. Dans ce roman, Sinan Antoon ne se contente pas de restituer l’extrême violence que connaît l’Irak depuis sa longue guerre avec l’Iran (1980-1988). Il explore en fait le thème de l’imbrication de la vie et de la mort en une entité unique. Le grenadier planté dans le jardinet, et qui se nourrit de l’eau du lavage des morts, en est une saisissante métaphore, et il est le seul à connaître la vérité.
Sinan Antoon - Seul le grenadier - traduit par Leyla Mansour - Sindbad/Actes Sud- 9782330057954 - 22 €